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Loi asile et immigration : Liberté, égalité, sororité

14 Mai
[Communiqué de presse]
Femmes solidaires est une association féministe universaliste constituée de 190 antennes et comités sur le territoire national. Nous accompagnons des femmes en situation de violence, indépendamment de leur statut national.
Le 22 avril dernier, l’Assemblée nationale a voté la loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif ». Cette loi sera examinée prochainement au Sénat. Si nous saluons l’engagement des député.e.s progressistes de plusieurs
partis qui ont proposé des amendements pour protéger les personnes bénéficiant d’une protection subsidiaire ou d’un statut d’asile, la loi contient des mesures qui détériorent les droits des femmes.
 
L’article 6 prévoit ainsi que le délai de recours passe d’1 mois à 15 jours en cas de rejet d’une demande par l’OFPRA. Les personnes qui déposent une demande d’asile, de statut de réfugiée ou de protection subsidiaire ont subi des violences
profondément traumatisantes qui les ont contraintes, pour survivre, à partir. Les premiers entretiens sont intimidants et la parole s’y libère difficilement. La plupart des femmes que nous accompagnons dans ces procédures obtiennent en
recours le statut qui leur avait été initialement refusé. Diviser de moitié le délai de recours, c’est réduire considérablement la possibilité pour les personnes victimes de réussir à témoigner des violences qu’elles ont subies. À quelle fin ?
 
L’article 9 prévoit la répartition géographique imposée des personnes bénéficiant de l’asile en fonction de quotas régionaux. Les associations qui accompagnent les personnes concernées s’inscrivent dans un processus de longue durée sur la sortie des violences et la reconnaissance du statut de réfugiée
ou de la demande d’asile. Un déménagement après l’obtention du titre déconstruit immédiatement ce travail d’accompagnement qui doit être recommencé par d’autres associations (lorsqu’elles existent et sont en capacité de le faire) sur le nouveau lieu d’hébergement.
 
L’article 16 allonge la durée de rétention maximale à 90 jours, soit 3 mois, y compris pour des enfants en dépit de multiples condamnations de la France par la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) pour la détention de mineur.e.s.
Cette loi interroge profondément notre capacité à préserver les valeurs qui ont écrit les grandes pages de notre histoire et présidé à l’écriture de nos textes fondateurs et de notre constitution. Il est toujours plus facile de fermer sa porte que de l’ouvrir, toujours plus rassurant de rester chez soi que de s’exposer à autrui. Lorsque l’on doit partir, risquer sa vie pour avoir une chance de la préserver, on porte en soi l’espoir d’un ailleurs, une terre d’accueil… Ce que notre pays a souvent été pour le meilleur.
 
À ce titre, l’inscription dans la loi du délit de solidarité a fait l’objet d’une question prioritaire de constitutionnalité déposée le 9 mai dernier et qui vise à déterminer s’il est compatible avec la devise républicaine de fraternité. Pour notre part, nous avons tranché : si être solidaire est un délit, alors nous sommes
toutes des délinquantes.
 
On peut toujours envisager les déplacements humains comme des phénomènes comptables, un rapport sur investissements. On ne peut ouvrir nos frontières que lorsque l’on a besoin de main-d’œuvre à bon marché – comme le fait l’Allemagne – ou de cerveaux – comme le prévoient les articles 20 et 21 de la
loi qui facilitent l’entrée et le maintien en France d’étudiant.e.s, de chercheurs et chercheuses ou de personnes pouvant « contribuer au rayonnement de la
France ».
 
Mais nous pouvons aussi décider de faire preuve de plus d’ambition et tâcher de construire ensemble, une société où la protection de nos droits et libertés fondamentales n’est pas inférieure à notre droit à vivre en sécurité, et ce indépendamment des chemins que nous avons dû prendre pour être en France hier ou aujourd’hui. En réalité, une société plus juste, plus égalitaire, plus…sororale.

Hommage à Mireille Knoll, femme, juive, assassinée

28 Mar

Communiqué de presse

Hommage à Mireille Knoll, femme, juive, assassinée

L’antisémitisme n’est pas une fatalité, il se combat

Femmes solidaires, mouvement féministe universaliste, laïque et d’éducation populaire, issu des comités féminins de la Résistance, est engagé depuis sa création en 1945 contre le racisme, le fascisme et l’antisémitisme.

L’association tient à exprimer son indignation et sa profonde tristesse face à l’assassinat de Mireille Knoll survenu le vendredi 23 mars dernier, femme de 85 ans de confession juive. Ce crime odieux pour lequel le caractère antisémite vient d’être retenu est une barbarie, une barbarie d’abord pour la victime et ses proches, une barbarie pour les juives et les juifs de France, une barbarie pour notre pays tout entier, car quand les juives et les juifs de France ne sont plus en sécurité, ce sont les valeurs de la République qui sont attaquées et notre histoire qui s’assombrit.
L’antisémitisme est dans notre pays une plaie béante, dès qu’on cesse de la soigner le sang coule à nouveau. Nous ne pouvons plus faire comme si nous ne savions pas et fermer les yeux, faire comme si les juives et les juifs de France vivaient en toute sérénité alors qu’ils et elles subissent insultes et violences en tous genres. Ils en viennent même à craindre pour leur vie, celle de leurs enfants.

Depuis plusieurs années, Femmes solidaires intervient dans de nombreux lycées et collèges de France et alerte les pouvoirs publics, les élu.e.s de la République, les ministres, sur la montée de l’antisémitisme porté par les théories complotistes. Nous constatons que comme les violences faites aux femmes, les violences antisémites sont le fruit d’un continuum qui prend corps dans les stéréotypes qui engendrent discriminations et violences. A l’occasion de débats sur l’égalité femmes/hommes, nos intervenantes constatent que l’antisémitisme devient une idée comme une autre que l’on peut exprimer dans certains établissements de façon décomplexée, plongeant les enseignant.e.s dans un profond désarroi. Certain.e.s ne souhaitent plus aborder la question de la Shoah dans leurs classes et subissent l’instrumentalisation systématique du conflit israélo-palestinien qui fige toute réflexion. Si Femmes solidaires est si souvent témoin de ces propos antisémites, c’est parce que ceux qui les propagent rejettent également l’égalité femmes/hommes et le droit des femmes à disposer de leur corps. En première ligne de ces attaques nous retrouvons l’extrême droite et l’islamisme politique sous toutes ses formes porté par des lieux de culte laissés sans contrôle aux abords des lycées. Ces groupes convergent dans leur pensée et leurs actes.

Il est temps de prendre la mesure de ce qui se passe dans nos écoles, l’histoire de Mireille Knoll doit interroger chacun.e de nous. Comment une enfant qui a échappé à la Rafle du Vel’ d’hiv, qui épousera un rescapé de la Shoah, peut mourir en 2018 sous les coups d’un meurtre antisémite soixante-seize ans plus tard ?

La présence des juives et des juifs de France dans notre pays atteste de la longue tradition d’accueil d’une France de la diversité. Nous combattrons efficacement et durablement cette barbarie par la connaissance, le courage du dialogue et la lucidité sur la situation de certains de nos quartiers.

Pour rendre hommage à Mireille Knoll et parce que nous continuerons sur tous les terrains à lutter contre les assignations communautaires, les préjugés, le racisme et l’antisémitisme, nous appelons à la Marche blanche du mercredi 28 mars à 18h30, Place de la Nation.

Paris, mardi 28 mars 2018

Nous sommes #GénérationNonSexiste, génération féministe

8 Mar

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Nous sommes #GénérationNonSexiste, génération féministe

Femmes solidaires, mouvement féministe universaliste, laïque et d’éducation populaire, défend les valeurs d’égalité entre les femmes et les hommes, de mixité et de laïcité.

Le temps du constat. Nous avons assisté ces derniers mois simultanément à une libération de la parole et à une amélioration de la qualité de l’écoute. La violence que nous constatons au quotidien sur tous les territoires est désormais largement révélée et entendue dans l’espace public. Des millions de femmes et de filles en France ont partagé leurs expériences de citoyennes dans des sociétés sexistes sur les réseaux sociaux mais également auprès de leurs proches. Une partie de notre société a réalisé que le sexisme est bien vivant et que les droits des femmes sont encore trop souvent bafoués. Si une prise de conscience nécessaire est en cours, elle est constamment ralentie par la tentation du statu quo et de la déresponsabilisation des auteurs de violences notamment des plus célèbres et des plus puissants dans le monde. Il est temps de passer à la vitesse supérieure.

Place à l’action. Transformer notre société nécessite de déconstruire les rapports de violence et de domination. Femmes solidaires est durablement engagée dans cette déconstruction, que ce soit dans nos actions en direction de la jeunesse et de tous les lieux d’éducation populaire, avec plus de 10 000 élèves sensibilisé.e.s l’an dernier, ou durant nos campagnes. Nous avons mené depuis 2016 des actions estivales en direction des lieux festivaliers et culturels pour sensibiliser à la non-violence et au respect, avec notre campagne #CetÉtéCRespect. Pour que la transmission de cette culture de la non-violence commence dès le plus jeune âge, Femmes solidaires propose la création d’Observatoires de l’égalité fille-garçon dans chaque établissement
scolaire, proposition que nous avons présentée le 25 novembre dernier au Président de la République, Emmanuel Macron et à la secrétaire d’Etat, Marlène Schiappa.

#GenérationNonSexiste En cette journée internationale des droits des femmes, nous réaffirmons que nous avons toutes et tous le droit de vivre dans une société sans sexisme, de vivre en sécurité. Pour que cette société émerge, nous lançons une nouvelle campagne #GénérationNonSexiste. À partir du 8 mars, Femmes solidaires sera à l’initiative d’une centaine d’actions sur toute la France, manifestations culturelles, débats, rencontres qui participeront à développer une culture de l’égalité de genre et de la non violence à travers toutes les générations.

Ainsi le 8 mars nous serons partenaires de l’émission Rire contre le sexisme sur France 4 à 20h30 où des artistes, comédien.nes et comiques viendront animer une soirée dont l’intégralité des dons nous seront reversés pour nos actions de sensibilisation auprès de la jeunesse. En effet, Femmes solidaires s’engage par le biais d’interventions en milieu scolaire et dans des lieux d’éducation populaire, à réaliser des supports de communication et de plaidoyer qui vont se décliner sur tous les territoires, dans les salles de classes, les maisons de quartier, dans nos rues et sur nos écrans.

Nous sommes #GénérationNonSexiste !

 

Communiqué pour le second tour des présidentielles

1 Mai

L’extrême droite au pouvoir? Ne vous dites pas : « On verra bien ! » Dites vous « On a déjà vu ! »

«Nous formulons le vœu que nos enfants veuillent considérer l’existence libre des êtres humains comme valeur suprême, que le droit à la vie, le droit à la dignité personnelle et le droit à la liberté ne puissent plus jamais être violés. Dans la coexistence des peuples, l’égalité sociale et la justice doivent remplacer toutes les aspirations à la domination »
Le testament des femmes de Ravensbrück, Avril 1944

Femmes solidaires est un mouvement féministe, laïque, d’éducation populaire implanté dans 190 quartiers en France. Notre association est riche de la diversité des femmes qui la constituent depuis sa création : femmes françaises, femmes de France, immigrées, issues de l’immigration, femmes d’ici et d’ailleurs. Nous sommes nées des comités féminins de la Résistance, de la lutte contre le fascisme, de la victoire sur le nazisme. Le serment des femmes de Ravensbrück, aujourd’hui encore, guide notre action et chaque parole que nous posons. La lutte contre le fascisme est dans notre ADN. Voilà pourquoi, au-delà de toutes circonstances historiques, économiques ou sociales, nous ferons toujours barrage au Front national dont les dirigeant.e.s sont les enfants de Pétain.
Nous vivons un entre deux tours terrifiant. D’un côté, les femmes en première ligne des politiques publiques d’austérité craignent du social-libéralisme de Macron. De l’autre, elles seront les premières victimes des politiques de préférence nationale, sexistes et racistes de Marine Le Pen. Cependant les femmes pourront décider au lendemain de l’élection et de façon démocratique de combattre les dispositions de Macron. Pourront-elles vivre ou survivre aux politiques nationale et internationale de Marine Le Pen, meurtrières pour les peuples ?
Ceux et celles qui placent les deux candidats sur le même plan de dangerosité font une erreur historique. Si Marine Le Pen est élue, ce ne sera pas parce qu’elle aura beaucoup plus de voix qu’au premier tour mais parce qu’une grande partie des électeurs et électrices ne se sera pas exprimée au second tour par le fait d’un rejet souvent légitime de la politique d’austérité à laquelle a participé Emmanuel Macron. Marine Le Pen au pouvoir, c’est le déremboursement de l’IVG et certainement de la contraception, la disparition des mouvements d’éducation populaire, une politique de préférence nationale qui catégoriserait les citoyennes en deux groupes, les françaises et les autres, le retour à la clandestinité des LGBTQ+ et des féministes, la fin de l’organisation de notre « République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». La mise en place de son programme est incompatible avec notre Constitution qui prône l’égalité des citoyen.ne.s quelles que soient leur origine, leur religion ou leur absence de religion, leur sexe et leur orientation sexuelle. Dans d’autres temps, il a fallu du courage mais surtout de la clairvoyance pour que des femmes politiquement opposées s’unissent dans la Résistance pour vaincre leur adversaire commun, le fascisme. Nous sommes de nouveau à ce moment de l’Histoire.
C’est pourquoi, avant de ne plus pouvoir le faire, nous appelons les femmes, les hommes, dimanche 7 mai à faire barrage au Front national par leur vote. Nous devons également discuter échanger, créer des espaces pour convaincre un.e voisin.e, un.e proche de ne pas succomber aux sirènes populistes de la candidate de l’extrême droite qui ne protégera ni les emplois, ni les plus vulnérables. Ne vous dites pas : « On verra bien ! » Dites vous « On a déjà vu ! ».
Pourrons-nous seulement encore vous écrire, communiquer librement? Féministes, la nature a horreur du vide : si vous vous
taisez, d’autres parleront à votre place.

Communiqué Femmes Solidaires National.
Paris, le 28 avril 2017

Création du délit d’entrave numérique pour contrer les anti-ivg

29 Sep

Création du délit d’entrave numérique : un outil de son époque
Communiqué de presse 

Mardi 27 septembre, Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes, annonce qu’elle va déposer un amendement dans le cadre de la loi Égalité et citoyenneté qui sera examinée par le Sénat le 4 octobre prochain. Cette disposition législative prévoit d’étendre la notion de délit d’entrave aux sites des militant.e.s anti-ivg qui, sous couvert d’informer, tentent de persuader des femmes de ne pas avorter au cours de leur délai légal de réflexion.

Femmes solidaires, mouvement féministe d’éducation populaire, tient à affirmer son soutien à la ministre dans cette entreprise qui nous rappelle que si le monde change, si les innovations technologiques se succèdent, les pro-vie eux restent absolument mobilisés sur tous les fronts. Ils ne baissent pas la garde et se sont positionnés sur internet et les réseaux sociaux, dès leur création, avec beaucoup d’efficacité, n’hésitant pas à dissimuler leurs positions politiques derrière des sites d’information. En réalité, ne nous trompons pas, il ne s’agit jamais de sites se déclarant médias d’opinion. Les militant.e.s anti-ivg ont quitté les hôpitaux pour entrer directement dans nos salles à manger. Ils ne se mettent plus physiquement devant les femmes mais tentent de les manipuler par le net. Ainsi vont les nouvelles stratégies d’entrave à l’IVG. Soyons donc à la hauteur de la bataille idéologique qui se mène sur la toile.

Cet amendement possède deux vertus. Tout d’abord de révéler au grand public la supercherie dont peuvent être victimes des femmes en pleine réflexion face à une décision lourde de conséquences pour elles, leur vie, la maîtrise de leur corps. D’autre part, cet amendement répond à un problème concret, émanant d’une analyse du terrain : aujourd’hui, internet est pour les femmes, et surtout les plus jeunes femmes, la première porte d’entrée d’information en matière de santé publique, sur un smartphone,  une tablette.

Femmes solidaires espère que cet amendement sera adopté par une large majorité dépassant les clivages politiques car il constituera un outil supplémentaire  pour les  femmes dans leur droit à disposer de leur corps.

Paris, le 27 septembre 2016.

Marche pour la paix

21 Sep

Aujourd’hui 21 septembre, c’est la « Journée Mondiale de la Paix ».
Femmes Solidaires participera avec plus de 70 organisations, samedi 24 septembre à Paris, à la Marche pour la Paix « Pour la Paix – stop la guerre – stop les violences ».
Femmes Solidaires est signataire de l’Appel « en Marche pour la Paix ».
A Paris, rdv à 15 H – Place de la République puis marche jusqu’au métro Stalingrad (Bd Magenta, rue du Faubourg St Martin et rue Lafayette)

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#CetEteCrespect

9 Juin

Femmes solidaires, mouvement féministe mobilisé pour les droits des femmes en France et dans le monde lance sa campagne estivale : #CetEteCrespect

Durant les festivals de l’été, les concerts, Paris plage… des militant.es de l’association iront à la rencontre du public pour alerter sur les violences sexuelles et sexistes dans les grands événements de la saison.

« C’est pas parce que c’est la fête que tout est permis.
Déjà, non, c’est non. En toutes circonstances. Même si t’as un peu trop bu, que t’as vraiment envie, même si c’est pour rigoler, même si « oh ça va les féministes elles sont relou, on peut plus rien faire… » : Non, c’est non. Même quand l’autre a peur ou n’ose pas dire non. Pour qu’un rapport sexuel soit consenti, c’est très simple : il faut que les partenaires en aient envie, et soient en capacité de l’exprimer. Si ta copine est ivre ou a perdu connaissance c’est impossible.»

Nous allons particulièrement cibler notre campagne de prévention des violences sexistes et sexuelles lors de la Coupe d’Europe 2016 de football masculin qui se tiendra entre le 10 juin et 10 juillet en France. Lors des retransmissions des matchs en plein air, des rencontres sur les fanzones et aux abords des stades. En effet, la prostitution est encore très présente sur les manifestations sportives.

Enfin, la campagne se poursuivra sur les réseaux sociaux où les citoyen.nes sont appelé.es à se prendre en photo avec le logo #CetEteCrespect et de le poster en nombre sur ces réseaux. Pour qu’aucune soirée ne se termine sur des violences sexistes, sexuelles et/ou des injures qui gâchent chaque année des centaines de vies.

 

Stéphanie MICHEL et Emmanuel CHAREIX condamnés !

24 Mai

Communiqué du comité de soutien 

Vendredi 20 mai, une délégation importante du Comité de soutien est  venu soutenir Stéphanie Michel et Emmanuel Chareix, poursuivie pour diffamation au Tribunal correctionnel de Créteil.

Liliana Moyano, présidente de la FCPE, était également présente, ainsi que Ali Aït Salah président de la FCPE 94.

Malgré les plaidoiries des avocats le jugement condamne Stéphanie et Emmanuel.
– reconnu coupable de diffamation
– amendes avec sursis
– dommages et intérêts à payer aux victimes
– obligation pour la FCPE Nationale de publier le jugement sur son site internet pendant un mois.

Nous ne pouvons ni le comprendre, ni l’accepter.
Stéphanie et Emmanuel ont immédiatement fait appel, celui-ci est suspensif

Nous  réaffirmons notre engagement solidaire et résolu pour défendre les valeurs d’égalité filles-garçons,  le service public d’éducation, l’esprit des Lumières et la lutte contre l’homophobie.
Nous renouvelons notre soutien total à Stéphanie et Emmanuel qui incarnent les valeurs portées par tous les parents d’élèves de la FCPE.

S’attaquer à l’un d’entre nous, c’est s’attaquer à nous tous.

Contre l’impunité, contre la loi du silence : Rassemblement mercredi 11 mai à 18H30

10 Mai

Contre l’impunité, contre la loi du silence : 

Rassemblement mercredi 11 mai à 18H30 

en face de l’Assemblée nationale

Lundi 9 mai, une enquête parue sur France Inter et Mediapart a révélé des faits de harcèlement et d’agressions sexuelles, perpétrés par Denis Baupin, député et vice-président de l’Assemblée Nationale. Grâce au courage des victimes qui ont osé témoigner, Denis Baupin a été poussé à la démission de son poste de vice-président en quelques heures seulement.

Pourtant, ces femmes avaient déjà parlé. À leur entourage, aux responsables de leur parti. Pourtant, tout le monde savait… 

L’affaire Baupin n’est pas isolée ; sa démission est une étape de la lutte pour éliminer le harcèlement sexuel et les violences à l’encontre des femmes en politique.

En 2002, Jean-Michel Baylet, Ministre de l’aménagement du territoire, obtenait avec transaction financière le retrait d’une plainte déposée par son ancienne collaboratrice parlementaire pour coups et blessuresEn avril 2016, nous découvrions que Michel Sapin, Ministre du budgetavait du mal à “retenir sa main” quand il se retrouvait en présence d’une journaliste portant un pantalon taille basse. Sans oublier les nombreuses affaires DSK (Tristane Banon, New-York, Carlton)… Et combien d’autres encore profitent d’une position de pouvoir qui les protègerait et leur permettrait de perpétuer crimes et délits en toute impunité.

Quand on parle de “violences faites aux femmes”, il ne faut pas oublier qu’en face de ces femmes, il y a des agresseurs. Ici, ces agresseurs sont des hommes puissants, qui savent user de tous les ressorts pour que les femmes ne parlent pas, dans un monde où l’on doit « se serrer les coudes entre camarades de parti » pour ne pas ternir son image et où les femmes sont priées de passer sous silence les violences patriarcales, en atténuant ou en relativisant les torts des coupables. Un monde où les victimes sont marginalisées, traitées de folles ou de personnes trop sensibles qui n’ont pas le cuir assez dur pour supporter des faits pourtant graves. Sortir du silence demande du courage, de la solidarité et le soutien de la justice.

5 ans après l’affaire DSK, nous appelons à un rassemblement devant l’Assemblée nationale :

  • pour l’inscription au code pénal de l’inéligibilité des hommes politiques reconnus coupables de violences sexuelles et/ou de violences conjugales
  • pour la non-investiture électorale par leur parti politique des candidats hommes sous le coup d’une enquête judiciaire pour des faits de violences sexuelles et/ou de violences conjugales ou déjà condamnés pour de tels faits
  • pour l’ouverture d’enquêtes internes par les partis politiques sur tous les faits dénoncés et rapportés de violences sexuelles, indépendamment de l’enquête judiciaire.
  • pour l’accompagnementpar leur parti, des victimes au dépôt de plainte
  • pour demander la démission de Denis BAUPIN de son poste de député

 

Contre l’impunité, contre la loi du silence : 

RDV mercredi 11 mai à 18H30 

en face de l’Assemblée nationale

Place Edouard Herriot

 

Les premières signatures : 

Association nationale des études féministes

Assemblée des femmes

Collectif National pour les Droits des Femmes

Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et la Contraception

Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes

Les effronté-e-s

Elu-e-s contre les violences faites aux femmes

Fédération Nationale Solidarité Femmes

Femmes migrantes debout

Femmes solidaires

Maison des Femmes de Paris

Maison des Femmes Thérèse Clerc

Mémoire traumatique et victimologie

Osez le féminisme !

Planning Familial

Regards de femmes

Le divorce par consentement mutuel sans juge, un divorce très dangereux pour les droits des femmes

9 Mai

Le divorce « par consentement mutuel » sans juge

Un divorce très dangereux pour les droits des femmes

 Comment combattre la lenteur excessive de la justice ?  Comment « faciliter »,  « accélérer » la procédure ?

Jean Jacques Urvoas, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a trouvé le moyen : supprimer le passage devant le juge lors d’un divorce. Mesure de bon sens ? Non, fausse bonne idée !

Pourquoi ?

Parce que les associations féministes rencontrent tous les jours des femmes dont les droits ont été mal défendus lors d’un divorce.

Parce qu’au quotidien beaucoup de divorces sont prononcés au détriment des droits des femmes, notamment à cause de la formation des magistrat/es et avocat/es sur la base d’un droit relevant d’une idéologie patriarcale traditionnelle.

Nous devrions donc nous réjouir de ne plus passer devant un juge !  Mais en fait cela risque d’être encore pire pour les femmes :  lorsqu’il y a violences dans le couple, une fois leur décision prise de quitter le conjoint violent, les femmes qui en sont victimes souhaitent que cela se fasse le plus vite possible et elles sont souvent prêtes à brader leurs droits (prestation compensatoire, pension alimentaire,résidence des enfants…).

Seul le magistrat peut entendre les époux et s’il le juge utile reporter l’audience ou rejeter la demande (dans le cas où il estime qu’un des époux est lésé ou qu’il n’y a pas de véritable consentement)

C’est pour cela que nous rejetons cette réforme du divorce !

Les procédures de divorce doivent certes être améliorées, mais en donnant plus de moyens  à la justice et non en renvoyant un service public vers le droit privé, dans la plus pure lignée libérale !

Les conséquences pour les femmes risquent d’être gravissimes, tant financièrement  qu’en terme de préservation de l’ensemble de leurs droits, notamment lorsqu’il y a soit des violences, soit des enfants. Qui peut croire sérieusement que le coût final sera de 50 € , cette somme visant à couvrir l’enregistrement de l’acte mais non la rémunération du notaire ? Qu’en sera-t-il de l’aide juridictionnelle accordée pour les femmes ayant de faibles ressources par ailleurs actuellement peu élevée ?

Nos associations demandent le retrait immédiat pur et simple de cet amendement et l’augmentation des moyens humains et financiers  alloués à la justice pour qu’elle soit rendue dans de meilleurs conditions, notamment de formation des magistrat/es et de délais.

Communiqué signé par les associations :
Abandon de Famille – Tolérance Zéro
Amicale du Nid
Assemblée des Femmes
Les Chiennes de Garde
Coordination des Associations pour le Droit à l’ Avortement et la Contraception
Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes.
Collectif National pour les Droits des Femmes
Les effronté-e-s
Fédération Nationale Solidarité Femmes
Femmes égalité
Femmes solidaires
FIT – Une femme un toit
Grand Chapitre Général Féminin de France
Ligue du Droit International des Femmes
Maison des Femmes Thérèse Clerc
Mémoire traumatique et victimologie
Osez le Féminisme
Planning Familial
Regards de Femmes
Réseau féministe Ruptures