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Nous ne voulons pas de médaille, mais l’égalité et la fin des violences au travail

25 Juin

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Nous sommes signataires de cette lettre ouverte, dans laquelle une trentaine de responsables d’organisations syndicales, associations et ONG demandent au Président de la République d’agir contre les violences sexuelles et sexistes au travail.

A lire ci-dessous ⤵️

📍 Signez la pétition : https://agir.actionaid.fr/stop-violences-travail/

« Monsieur le Président, si la France fait face à la crise sanitaire, c’est notamment grâce à l’engagement des femmes : en première ligne pour assurer les activités essentielles, en télétravail tout en permettant la continuité pédagogique de leurs enfants, et auprès de nos aînés dont elles assurent majoritairement la prise en charge… Le confinement a aussi entraîné une augmentation des violences domestiques, une hausse de plus de 30% de signalements ayant ainsi été constatée. Pourtant, à l’heure du déconfinement, les femmes pourraient être – à nouveau – oubliées, sommées de remiser leurs revendications pour ne pas accroître les difficultés économiques des entreprises. Un jour d’après comme avant, en pire?

Ce 21 juin, il y a un an, l’Organisation Internationale du Travail, adoptait la première norme internationale concernant l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail. Arrachées par la mobilisation des femmes et le mouvement syndical, la convention et la recommandation sont ambitieuses et novatrices et constituent le premier texte international contraignant visant à lutter contre le harcèlement et les violences au travail. Elles exigent des États et des employeurs la mise en place de politiques systématiques de prévention et de protection des victimes, que les violences aient lieu au travail ou dans le cadre domestique. Ces progrès majeurs ne pourront voir le jour que si cette convention est ratifiée par les États.

La quasi-totalité des employeurs n’a toujours aucun plan de prévention pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles

Tandis que plusieurs États s’apprêtent à le faire à l’image de l’Uruguay, le silence semble de mise dans l’Hexagone. Malgré nos multiples interpellations, et en dépit de l’annonce de la Ministre du Travail d’engager « sans tarder la concertation avec l’ensemble des acteurs », le gouvernement ne nous a pas tenues informées de l’avancement de ce processus qui semble pourtant déjà engagé : à ce jour, ni ouverture de négociations tripartites avec les acteurs sociaux, ni publication du calendrier parlementaire nécessaires pour cette ratification au niveau national. Pire, le gouvernement laisse entendre que si une ratification a lieu, elle pourrait se faire sans modification du droit national, donc sans avancée sociale.

Monsieur le Président, cette ratification doit être l’occasion de changer la donne en France et de nous doter d’une législation de référence pour éradiquer les violences sexistes et sexuelles au travail et créer des droits pour les victimes de violences conjugales à l’image du Canada, de l’Espagne, des Philippines, ou encore de la Nouvelle-Zélande. Elle doit être le signe que « le jour d’après ne sera pas un retour au jour d’avant »! Nous souhaitons que la ratification de la convention soit l’occasion d’améliorer le droit français sur plusieurs points clés. Alors qu’en France, 30% des salariées ont déjà été harcelées ou agressées sexuellement sur leur lieu de travail, la quasi-totalité des employeurs n’a toujours aucun plan de prévention pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Il est urgent d’en faire un sujet obligatoire de négociation à tous les niveaux sous peine de sanction pour les employeurs. L’ensemble des professionnels, des représentants du personnel et des salariés doivent être formés et sensibilisés pour lutter contre ces violences.

La France doit sécuriser l’emploi et la carrière des victimes de violences, que celles-ci aient un lien avec le travail ou non, en mettant en place plusieurs mesures

En France, 70% des victimes de violences au travail déclarent n’en avoir jamais parlé à leur employeur. Et pour cause, quand elles le font, 40 % estiment que la situation s’est réglée en leur défaveur, par une mobilité forcée voire un licenciement. Dans la lignée de la convention adoptée à l’OIT, la France doit sécuriser l’emploi et la carrière des victimes de violences, que celles-ci aient un lien avec le travail ou non, en mettant en place plusieurs mesures : le droit à des aménagements d’horaires, de poste, des congés payés, la possibilité d’une mobilité fonctionnelle ou géographique choisie, ainsi que l’accès à une prise en charge médico-sociale et psychologique des victimes sans frais. Pour garantir le droit au travail et le maintien en poste des femmes victimes de violences conjugales, il convient d’interdire leur licenciement comme c’est le cas pour les victimes de violences au travail.

La Convention (n°190) de l’OIT pointe la nécessité d’accorder une attention particulière aux facteurs de risques exposant à la violence, comme le travail isolé, de nuit, et aux personnes en situation de vulnérabilité. Nous pensons que sa transposition dans le droit français est l’occasion d’adopter des mesures spécifiques pour protéger notamment les personnes migrantes, les personnes LGBTQI+ ainsi que les travailleurs précaires.

Enfin, la France a aussi une responsabilité à l’étranger à travers l’activité de ses multinationales. Dans le cadre du devoir de vigilance, il est nécessaire d’imposer aux entreprises de prévenir la survenance de telles violences dans l’ensemble de leurs chaînes d’approvisionnement.

En France comme dans le reste du monde, les violences tuent, brisent et humilient les femmes. Elles sont au fondement des rapports de domination. La ratification de cette Convention (n°190) de l’OIT offre l’opportunité d’y mettre fin en se dotant d’une législation et des moyens humains et financiers nécessaires.

Nous vous demandons, à l’instar de la CNCDH qu’une négociation tripartite en France soit rapidement organisée pour mettre en œuvre les instruments adoptés le 21 juin 2019.

Monsieur le Président, nous ne voulons pas de médaille. Nous voulons l’égalité et la fin des violences. »

Liste des signataires :

Ana Azaria, Présidente de Femmes Egalité
Aurélie Trouve, Porte Parole d’ATTAC
Béatrice Lestic, Secrétaire nationale de la CFDT
Carole Bécuve, Responsable des ateliers du travail
Caroline Brac de la Perrière, Directrice du Fonds pour Les femmes en Méditerranée
Caroline De Haas, #NousToutes
Catherine Sophie Dimitroulias, Présidente de l’Association des Femmes de l’Europe Méridionale (AFEM)
Christiane Marty, Fondation Copernic
Claire Charlès, Secrétaire Générale des Effrontées
Emilie Trigo, Secrétaire Nationale de l’UNSA
Françoise Picq, Association Nationale des Etudes Féministes
Françoise Vinson, Vice-présidente ActionAid France
Irène Ansari, Coordinatrice Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie-LFID
Laura Jovignot, Fondatrice du collectif #PasTaPotiche
Manon Laurent, Présidente de l’ONG ReAct
Marie-Thérèse Martinelli, Secrétariat national de la Marche Mondiale des Femmes – France
Marilyn Baldeck, Directrice de l’AVFT
Mélanie Luce, Présidente de l’UNEF
Mireille Dispot, Secrétaire Nationale a l’égalité des chances CFE-CGC
Monique Dental, Présidente fondatrice Réseau Féministe « Ruptures »
Muriel Salmona, Présidente de l’association Mémoire Traumatisque et Victimologie
Murielle Guilbert, Secrétaire nationale de l’union syndicale Solidaires
Pascale Coton, Vice-présidente de la Cftc
Philippe Lévêque, Directeur général de CARE France
Roselyne Rollier, Présidente Maison des Femmes Thérèse Clerc
Sabine Salmon, présidente de Femmes Solidaires
Séverine Lemiere, Présidente Association FIT une femme un toit
Sigrid Gerardin, Secrétaire nationale de la FSU co-responsable secteur Femmes
Sophie Binet, Dirigeante confédérale de la CGT en charge des droits des femmes
Suzy Rojtman, Porte parole Collectif National pour les Droits des Femmes
Youlie Yamamoto, Animatrice du Collectif À cause de Macron

Les droits des femmes contre les extrêmes droites

23 Sep

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Femmes Solidaires est membre du collectif unitaire « Droits des femmes contre les extrêmes droites » qui lance ces jours-ci le site web http://www.droitsfemmescontreextremesdroites.org/

« Ce collectif unitaire s’est créé pour lutter contre les fausses idées et le double discours répandus par les extrêmes droites. Il se donne pour objectifs d’informer sur les dangers de leur montée au pouvoir, de dénoncer et décrypter la manière dont les partis d’extrême droite et mouvements traditionalistes et familialistes s’adressent aux femmes, notamment en instrumentalisant au besoin le discours féministe. Enfin nous voulons expliquer en quoi leurs actions et déclarations sont dangereuses pour les droits des femmes.
Depuis toujours, le Front National prône une politique raciste d’exclusion nommée « préférence nationale » ou « priorité nationale ». Il prend une place de plus en plus importante dans le paysage politique français. En décembre 2015, il a réuni dès le premier tour des élections régionales plus de 6 millions de voix. Ce parti compte désormais 358 conseiller-ères régionaux, 20 parlementaires européen-nes, 2 député-es, 2 sénateurs et il dirige 10 villes et une mairie de secteur à Marseille. Sous couvert de « patriotisme », il propose un discours pseudo-économique fourre-tout, incohérent et dangereux pour les droits sociaux collectifs acquis par les luttes. Il prétend défendre le peuple et pourtant dans les municipalités où il est au pouvoir, il ferme les centres sociaux et les locaux d’associations ou diminue, voire supprime, leurs subventions, favorisant le chacun pour soi. Ses idées sont partagées par nombre de partis d’extrême droite européens qui forment avec lui un groupe au Parlement.
La prochaine étape stratégique est celle des présidentielles en 2017, où le FN espère faire gagner sa présidente. Si historiquement le vote d’extrême droite est masculin, le FN attire de plus en plus l’électorat féminin. Or ce parti dirigé par une femme est sexiste : le féminisme de façade affiché par Marine Le Pen est un leurre ; elle utilise son image prétendument « moderne » dans une visée électoraliste : son seul objectif est la conquête du pouvoir.
Depuis 3 ans, « La Manif pour Tous », les identitaires, Sens commun, le FN, influencent les partis conservateurs, et plus largement les débats de société, en diffusant leurs discours de haine et d’exclusion sur des questions liées à la famille, l’homosexualité, la bioéthique, les droits des femmes, la mythique complémentarité entre les sexes, etc. Ils visent à faire croire que les inégalités subies par les femmes se résorberont, par enchantement, avec la fin de l’immigration et leur seul programme nationaliste.
Tout cela est faux : les inégalités et les violences que subissent les femmes ont une racine bien différente, le système patriarcal, et appliquer un programme nationaliste, identitaire et raciste ne le gommera pas.
Bien au contraire : les idées du Front national d’aujourd’hui, ses pratiques de terrain, ont et auront des répercussions très destructrices sur la vie des femmes.
Derrière les discours prudents et la maîtrise de la communication pour essayer de se dédiaboliser, les idéologies d’extrêmes droites reflètent toujours un programme politique qui vise à limiter drastiquement l’avortement, à renvoyer les femmes à la maison, à les empêcher d’acquérir leur autonomie financière.
Pour les féministes et organisations signataires, la société que nous voulons est une société égalitaire débarrassée de toutes les dominations. Le combat est plus que jamais d’actualité et nécessaire. Notre collectif se propose de débusquer les mensonges, les contrevérités, les pièges, de la manière la plus claire possible ; et de faire des propositions sur ce que doit être une politique agissant réellement pour les droits des femmes. »

Le collectif unitaire « Droits des femmes contre les extrêmes droites »

Premiers signataires : Attac, Cadac, CGT, Collectif National pour les Droits des Femmes,Coordination Lesbienne en France, les effrontées,Ensemble !, Europe Écologie-les Verts, Femmes Égalité,Femmes solidaires, Femmes migrantes debout, FSU, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie – LFID, Ligue des Droits de l’Homme,Maison des femmes Thérèse Clerc – Montreuil,Osez le féminisme !,PCF, Réseau féministe Ruptures, UFAL,Union Syndicale Solidaires,Vigilance Syndicale Antifasciste-Visa.

Tolérance zéro à l’encontre des mutilations génitales féminines

5 Fév

Demain, 6 février, c’est la Journée Internationale contre les mutilations génitales féminines. L’occasion de (re)découvrir nos actions, ici et là-bas contre l’excision.

Du nouveau pour notre projet en Ethiopie, sur le site de Femmes Solidaires

Depuis plus de 10 ans, Femmes solidaires est engagée dans la lutte contre l’excision en pays Afar en Ethiopie. En partenariat avec une association locale, ce sont plus de 850 petites filles qui n’ont pas été excisées.Pour poursuivre notre action et nous aider dans la deuxième phase du projet, plusieurs options ! Un extrait du documentaire Kimbidalé, réalisé par Emmanuelle Labeau (et dont le dvd et le blu-ray sont disponibles) est désormais disponible en ligne :http://www.dailymotion.com/video/x3qe6be et il est possible de soutenir le projet financièrement sur https://www.helloasso.com/associati… via l’action du comité départemental de Seine-Saint-Denis.

 

Femmes Solidaires Fontenay présente ses actions contre l’excision ici, et là-bas dans le Plan Local d’actions pour l’égalité femmes-hommes de Fontenay-sous-Bois :

  • En Ethiopie, le travail des Femmes Solidaires avec les Femmes Afar continue pour lutter contre les mutilations génitales féminines et les mariages forcés. (En savoir plus ici)
  • Les Femmes Solidaires de Fontenay se mobilisent également pour sensibiliser les différents publics (grand public, professionnel-le-s de santé ou de la petite enfance) à la lutte contre les mutilations génitales féminines. (En savoir plus ici)

 

 

COP 21 : Femmes Solidaires s’engage!

29 Oct

La France va accueillir du 30 novembre au 11 décembre 2015 la 21e Conférence des Parties (COP21). Femmes Solidaires mesure l’importance du défi climatique et de ses conséquences sur les femmes et s’engage : les impacts des changements climatiques sur les droits humains et l’égalité des sexes doivent être reconnus, et être traités comme des sujets à part entière des négociations.

Le changement climatique : une crise qui impacte particulièrement les femmes

Femmes Solidaires est une ONG féministe disposant d’un statut consultatif à l’ONU.  Revendiquant des valeurs, d’égalité, de mixité et de laïcité, nous sommes engagées en faveur de l’éducation populaire.

Le réchauffement mondial est toujours croissant, et ce n’est pas sans conséquences : les catastrophes naturelles augmentent, les paysages se transforment et la santé de tous et toutes est menacée par ces changements. Les femmes sont menacées de manière disproportionnée par ces risques : selon l’ONU, le risque de décès à cause de désastres naturels est 14 fois plus élevé chez les femmes et les enfants que chez les hommes.

Les hommes sont généralement mieux informés (plus scolarisés et donc plus lettrés), plus mobiles (qu’ils soient en capacité financière de posséder des moyens de se déplacer, souvent moins en charge des enfants et moins restreints dans leurs mouvements par les lois de certains Etats ou simplement déplacés pour travailler) que les femmes.

Le sommet Climat, qui se déroulera du 30 novembre au 11 décembre, est considéré comme celui de la dernière chance: les pays doivent trouver un accord contraignant et suffisamment ambitieux pour limiter l’impact des humains sur l’environnement. Or, les femmes ne sont que marginalement associées aux négociations : les plus directement et radicalement concernées par les crises climatiques, les moins responsables, nos voix ne sont pas entendues.

Faisons entendre nos revendications ! Nous exigeons :

  • Que les Etats prennent en compte et respectent les droits humains et l’égalité femmes-hommes dans la lutte contre la crise climatique
  • Une reconnaissance de l’impact disproportionné de la crise climatique sur les femmes, entraînant réparation
  • Une large participation des femmes aux négociations : nous sommes directement concernées et refusons de subir notre histoire
  • L’élimination immédiate et sans condition de toute mesure qui empêche l’accès des femmes aux ressources nécessaires pour mener la vie de leur choix.

Lutter contre le dérèglement climatique, c’est également lutter pour les droits des femmes. Un succès de la COP 21, allié à une forte promotion de l’égalité des sexes, contribuerait à réduire les inégalités sociales. Les femmes représentent 70% des plus pauvres, elles sont les premières touchées par les changements climatiques, et les moins à même d’y faire face si rien n’est fait pour leur venir en aide et pour leur laisser des possibilités d’actions !

Femmes Solidaires lance un concours de création d’affiches « UNE = UN »

7 Juil

A l’occasion de ses 70 ans, notre association organise un grand concours national de création d’affiches sur le thème :

« UNE = UN »

Femmes solidaires est une association féministe qui défend les droits des femmes. Femmes Solidaires demande l’évolution de la langue par la féminisation de la fonction exercée par les femmes, le retrait des marques sexistes qui véhiculent la domination du masculin sur le féminin dans l’expression orale et écrite permettant ainsi de formuler l’égalité entre les femmes et les hommes… Leur visibilité de femme doit être nommée par des mots adaptés.

Femmes solidaires lance un concours national auprès de ses associations locales adeptes de la créativité par le dessin, la peinture, la photo, le graphisme (etc.), sur le thème :

« UNE = UN »
NON, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin.
OUI, l’égalité entre les sexes marquée dans les mots est possible.
Alors pour que les femmes puissent être des docteures, pompières, élues, professeures, etc. et que les hommes puissent être des assistants paternels, des sages-hommes. ..

L’égalité entre les sexes est dans les mots !

Le comité de Fontenay-sous-Bois prend part à ce concours, grâce à cette belle illustration d’Annie Hervin. Un grand bravo et merci à Annie!

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Femmes Solidaires à Ravensbrück

17 Avr
A l’occasion du 70e anniversaire de la libération du camp de déportation de Ravensbrück, une délégation de 42 Femmes Solidaires (dont deux amies de notre comité) se rend sur place avec l’amicale de Ravensbrück du 16 au 20 avril 2015.

230 femmes résistantes ont été déportées depuis la France avec le convoi des « 31 000 ». La plupart d’entre elles ont été longuement internées au Fort de Romainville (camp allemand) et dans plusieurs prisons. Parties le 27 Janvier 1943 du camp de Romainville à destination d’Auschwitz-Birkenau, déportées ensuite à Ravensbrück, dont 49 d’entre elles seulement sont revenues au jour de la capitulation allemande.

Femmes Solidaires participe au programme officiel, avec interventions, dépôt de gerbe au nom de Femmes Solidaires, inauguration de la roseraie, temps de partage et d’échanges sur l’histoire de Femmes Solidaires. Nous sommes les dignes héritières de ces femmes admirables, résistantes et déportées. C’est pour leur rendre hommage et ne pas oublier notre histoire que Femmes Solidaires prend part à cet anniversaire.

http://www.femmes-solidaires.org/?Femmes-Solidaires-a-Ravensbruck

Manifestation le 8 mars 2015

26 Fév
affiche 8 mars MMF
Nous vous invitons à participer à la manifestation unitaire organisée par la Marche Mondiale des Femmes 2015, pour porter haut et fort nos revendications à l’occasion de la Journée internationale des Droits des femmes.
LE DIMANCHE 8 MARS 2015  à  14 H 30  à la  REPUBLIQUE à Paris.
Femmes solidaires sera dans le cortège qui portera la lutte » contre l’extrême-droite, le FN, contre tous les extrémismes religieux ».
Le tract : logo-pdf2TRACT MMF
Le lien vers l’évenement facebook : https://www.facebook.com/events/800573523323201

Palestine – Israël, nos voix de femmes pour la Paix

5 Août

Ci-dessous, le communiqué de Femmes Solidaires :

Palestine – Israël
Nos voix de Femmes pour la Paix

Depuis le début du conflit qui a commencé le 8 juillet 2014, on dénombre 7200 blessés à Gaza ( au 29 juillet 2014 ) et 1306 morts dont 229 enfants et 118 femmes. C’est un chiffre très provisoire : de nombreux corps sont encore sous les gravats et n’ont pas été comptabilisés, et le conflit est ne cesse de s’intensifier… 170 000 personnes se sont réfugiées dans 82 bâtiments de l’ONU (presque 180 000 aujourd’hui, soit pratiquement 10% de la population gazaouie) soit 215 000 déplacés en tout selon l’ONU . 22 hôpitaux, cliniques et centres médicaux ont été bombardés et détruits partiellement ou entièrement, 133 écoles ont été bombardées et détruites partiellement ou entièrement

Un massacre en toute impunité.
La violence la plus intolérable s’est abattue de façon implacable sur les habitant-e-s de Gaza. La paix semble une de fois plus compromise, mais l’association Femmes solidaires veut encore croire qu’elle est possible et qu’elle reste la seule issue envisageable de cette guerre sans merci pour les femmes et les enfants de cette région. L’Etat d’Israël doit se montrer responsable et arrêter le massacre qu’il perpétue sur le peuple palestinien enfermé dans cette prison à ciel ouvert de 360 km² qu’est la bande de Gaza. La crise humanitaire due à la violence actuelle à Gaza touche en premier les femmes et les enfants. Selon l’ONU, 194 000 enfants ont besoin d’un suivi psychologique suite aux bombardements.

Femmes solidaires contre les intégrismes et le colonialisme.
Femmes solidaires appelle l’Union européenne et l’ONU à peser de tout leur poids pour rendre sa liberté au peuple palestinien et soulager ses souffrances en stoppant l’offensive terrestre engagée et le blocus de Gaza. Ces instances internationales doivent faire respecter les droits des palestiniens, notamment par l’application effective des résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies. Faute de quoi, en plongeant les habitants de Gaza dans la misère, elles participeront une fois de plus à la montée du pouvoir des forces extrémistes religieuses les plus radicales, dont le pouvoir grandissant ne peut amener cette paix propice à l’établissement d’un Etat palestinien démocratique et, nous l’espérons, laïc. Le Hamas, mouvement religieux, extrémiste et liberticide est particulièrement préjudiciable pour la liberté des femmes. Sa mainmise sur Gaza est un danger pour le peuple palestinien plus que pour Israël, car il sert aujourd’hui de caution à la politique coloniale du gouvernement israélien. Seules la démocratie et la liberté pour le peuple palestinien peuvent réduire son influence dans la région. Car la liberté appelle la liberté.

La voix des pacifistes.
Que les pacifistes fassent entendre leur voix pour exiger de chaque côté l’arrêt des violences, la reconnaissance mutuelle de l’existence prochaine des deux Etats. Nous condamnons les agissements antisémites de ceux qui en France instrumentalisent depuis des mois le combat du peuple palestinien. Les amis de la Palestine sont ceux qui promotionnent la paix et non la haine des communautés. Cette guerre n’est pas une guerre de religions mais une guerre de pouvoir et de domination des territoires et donc des peuples. Nous voulons croire qu’à Gaza et à Tel-Aviv des femmes, des hommes croient encore à une paix juste et durable.
La paix ne naît pas de la violence et de la haine mais du dialogue. Femmes solidaires appelle à l’arrêt de l’offensive israélienne sur les civil-es palestien-nes et à la reprise des négociations avec la présidence de l’Autorité palestinienne.

Paris, le 30 juillet 2014

« Devoir d’exemplarité des bleus » : Acheter du sexe n’est pas un sport.

21 Juin

Communiqué de Femmes Solidaires : 

« Devoir d’exemplarité des bleus » : Acheter du sexe n’est pas un sport ! Comme nous l’avions affirmé lors de la Coupe du monde de Foot en 2006 en Allemagne, avec la Coalition contre le trafic des femmes (CATW), nous réitérons notre appel en participant à nouveau à cette campagne.

« Devoir d’exemplarité des bleus »: Acheter du sexe n’est pas un sport.
Du 12 juin au 13 juillet 2014, le Brésil sera l’hôte de la coupe du monde de football. Pareille compétition va attirer un grand
nombre de spectateurs et spectatrices : 600 000 visiteurs du monde entier attendus au Brésil et 3 millions de brésilien-nes y
assisteront.
Il ne faut pas occulter la réalité, la législation en matière de prostitution pèse dans le choix des pays sélectionnés pour
accueillir les grandes compétitions sportives.
La prostitution, au Brésil, est légale à partir de 18 ans. Si l’âge du consentement pour les relations sexuelles est fixé en théorie
à 14 ans, en pratique des hommes ayant eu des relations tarifées avec des petites filles de moins de 12 ans n’ont pas été
sanctionnés. 500 000 jeunes filles et jeunes garçons sont concernés par la prostitution, en plus des adultes.
Cette coupe du monde comme les précédentes va favoriser la demande donc encourager l’offre. Il est dommage qu’aucun
pays, qu’aucun organisme ne fassent le choix d’une campagne de prévention des violences sexuelles et donc de la prostitution
conjointement à la tenue des grandes manifestations sportives. Ces violences sont également encouragées par la prise
excessive d’alcool au moment des matchs et après le dernier coup de sifflet.
La prostitution n’est pas une fatalité humaine. Comme nous l’avions affirmé lors de la Coupe du monde en 2006 en Allemagne,
avec la Coalition contre le trafic des femmes (CATW), nous réitérons notre appel pour ce rendez-vous sportif qui doit rester
une fête digne et solidaire : Acheter du sexe n’est pas un sport.
Femmes solidaires est un mouvement féministe abolitionniste membre d’abolition 2012. Nous souhaitons la reconnaissance
de la responsabilité des clients dans le système prostitueur à travers la pénalisation de ces derniers. L’impunité doit cesser et
la criminalisation doit changer de camps, les personnes prostituées ne sont pas des auteurs mais des victimes de violences
sexuelles. Nous sommes partenaires et relais en France de l’appel joint, lancé par la Coalition contre le trafic des femmes
(CATW) condamnant le recours à la prostitution pendant la coupe de monde de foot au Brésil. Cette pétition a déjà été signée
par de nombreuses associations et personnalités.
La France est « normalement » abolitionniste. Elle a – comme le Brésil – ratifié la CEDAW ou Convention sur l’élimination de
toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes qui affirme dans son article 6 que les Etats
signataires « prennent toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions législatives, pour
réprimer, sous toutes leurs formes, le trafic des femmes et l’exploitation de la prostitution des
femmes ». Elle a aussi ratifié la convention de 1949 et le protocole de Palerme.
A ce titre nous appelons les joueurs de l’équipe de France qui portent si fièrement les couleurs de notre
pays et dont Didier Deschamps exige un « devoir d’exemplarité », à se positionner clairement pour
l’abolition de la prostitution en affirmant « Acheter du sexe n’est pas un sport ». C’est votre devoir envers
la jeunesse. Vous avez su combattre le racisme sur les pelouses, abolissez le sexisme aux abords des
stades.
Joueurs et joueuses, sportifs et sportives, passionné-es de sport et de foot, personnalités de toutes les
sphères : TWITTEZ à travers la planète et déclarez publiquement : « Acheter du sexe n’est pas un sport ».

Port du voile sur les terrains : que la meilleure perde !

14 Mar

Nous partageons un article de Sabine Salmon , présidente de Femmes Solidaires, paru cette semaine dans l’Humanité.

Le lien vers le site de l’Humanité : http://www.humanite.fr/sports/port-du-voile-sur-les-terrains-que-la-meilleure-pe-560585

 

Après la décision de la Fifa…

Port du voile sur les terrains : que la meilleure perde !

Par Sabine Salmon, Présidente nationale de Femmes solidaires.

 

Une affligeante et dangereuse décision de la Fifa (1), organisme qui fixe le cadre des lois du football au niveau mondial, est tombée : le port du voile et du turban sikh est désormais autorisé sur les terrains de foot. Le sport est un reflet des sociétés dans lesquelles il est pratiqué. Il a valeur d’identification pour ne pas dire d’identité pour ses spectateurs-trices. Le débat porte quasi exclusivement sur la nécessité de préserver la « sacro-sainte » neutralité des compétitions sportives alors qu’en réalité l’enjeu de ce débat pour les femmes réside non seulement dans l’acceptation du fait religieux dans le sport mais plus encore dans l’affirmation d’un modèle de société instituant l’inégalité entre les hommes et les femmes et les sportives entre elles. De ce point de vue, mettre sur le même plan le port du turban sikh et un signe politico-religieux qui a fait tant couler de sang de femmes est une manipulation, un procédé tendancieux pour faire passer une idée rétrograde pour un acte d’égalité.

D’autre part, dans une compétition sportive, la finalité des sportives est de gagner. Ce dogme est remis en cause par un morceau de tissu qui, à un certain niveau de compétition, ralentit les femmes, les handicape, les positionne comme victimes. Le grand public devient compatissant et intègre leur infériorité, elles ne peuvent plus être sur le podium. Quelles auraient été les chances d’Hassiba Boulmerka, coureuse de fond à Barcelone en 1992, de donner sa première médaille d’or à l’Algérie si sous une chaleur d’été elle avait couru avec un voile ?

Cette décision injuste officialise la domination masculine. En acceptant le port du voile pour soi-disant encourager la pratique dans certains pays (où d’énormes capitaux sont comme par hasard disponibles pour le sport), on prendrait le parti de celles qui se résignent, abandonnant celles qui refusent de se soumettre au risque de leur vie. Rappelons que la même Hassiba Boulmerka a été la cible d’extrémistes dès qu’elle revendiqua sa victoire comme la victoire d’une femme libre, bien dans son corps. Cette décision met sous pression les musulmanes qui ne souhaitent pas porter le voile sur un terrain, les positionne comme des femmes outrageantes face à celles qui se confortent à la règle. On verrait, de fait, le voile avancer et gagner dans l’espace public. Alors que sur les terrains, les conflits doivent s’apaiser, le voile désignerait la musulmane avant de désigner la sportive.

Enfin, cette décision s’inscrit dans une série de mesures inquiétantes pour le droit des femmes à disposer de leur corps, particulièrement malmené en ce début de printemps avec la remise en cause de l’IVG en Espagne, qui tente de s’exporter dans toute l’Europe, avec la montée de l’extrême droite européenne sur tout le continent ainsi que du fondamentalisme de toutes les religions qui avance de concert.

Ne considérons pas cette décision comme un fait isolé mais comme une démarche coordonnée contre le corps des femmes. La pratique sportive pour les femmes engage les corps dans un processus de liberté. On ne peut pratiquer autrement que dans une totale liberté du corps. Une fois de plus, les instances du sport, dont on sait qu’elles sont majoritairement masculines, scelleraient le sort des femmes. Le foot amateur serait forcément impacté par cette décision. Une fois de plus, les jeunes femmes seraient livrées en pâture aux lois du patriarcat, aux lois politico-religieuses.

Ne laissons pas faire. Nous saluons la fermeté des instances françaises. Allons plus loin, amplifions la résistance. Toutes et tous ensemble, faisons de la France – berceau des jeux Olympiques modernes – le pays qui dit non à cette décision. Continuons la résistance pour toutes les femmes ici et là-bas !

 

(1) Fédération International Football Association Board.